Découvrez comment nous avons accompagné Coloplast dans la conception de l’interface utilisateur de leur nouveau laser de chirurgie TFL Drive. Luc Buffard, ingénieur chez Coloplast a bien gentiment accepté de participer à une interview vidéo pour vous exposer son retour d’expérience sur notre collaboration.
1. Pour commencer, peux-tu nous présenter Coloplast en quelques mots ?
Coloplast est une entreprise qui conçoit et fabrique des dispositifs médicaux pour les traitements des pathologies du système urinaire. Le groupe Coloplast est une holding qui contient Interventional Urology, Wound and skin care, qui font des pansements pour les chirurgies et rémissions de chirurgies, Continence care qui font les poches de traitement pour l’incontinence à l’effort et enfin, Ostomy care qui prend en charge les patients qui ont des stomies. Coloplast est une entreprise danoise qui comprend 12 000 employés répartis sur 41 pays différents.
2. Peux-tu nous en dire plus sur la genèse de ce projet de conception d’un laser de chirurgie urologique au sein de Coloplast ?
A l’origine, le cœur de métier d’Interventionnal Urology était le dispositif à usage unique relativement « simples » dans leur conception dans le sens où ils comportaient peu de mécanisme et d’électronique. Proposant déjà une large gamme de dispositifs au sein de Coloplast, nous avons voulu voir ce que nous pouvions proposer d’autre. Nous nous sommes intéressés a ce qui se faisait du côté de la vision, du laser ou encore des prothèses implantables pouvant régler les problèmes d’incontinence par exemple. Après tout une analyse de marché, il est apparu que le laser était un élément nécessaire pour pouvoir soutenir les hôpitaux qui souhaitaient travailler un peu plus avec Coloplast. L’idée étant d’élargir nos opportunités et rentrer dans le “capital equipment” c’est-à-dire, des machines qui restent au sein des hôpitaux, sur une longue durée.
3. Aujourd’hui, les chirurgiens utilisent différents lasers pour les chirurgies en urologie, dotés de la technologie TFL ou non. Qu’est ce que vous avez voulu apporter de plus avec le laser TFL Drive ?
Après l’analyse de marché, il a fallu rassembler un certain nombre d’utilisateurs pour récolter les avis. La conclusion de ses avis, a été que les machines qui sont aujourd’hui sur le marché, étaient accompagnées d’interfaces très chargées, avec trop d’informations à l’écran et cela en devenait incompréhensible. La proposition que nous avons fait est simple : nous revenons à la base. Nous revenons à la base de ce qu’est le laser et on propose qu’une seule gestion de paramètre au lieu de deux et on met en avant le paramètre le plus important. Nous avons vraiment retravaillé toute cette logique d’utilisation du laser pour proposer quelque chose de plus aéré, plus simple à l’utilisation et qui permet également d’accompagner les utilisateurs n’ayant jamais vu de laser, mais aussi ceux qui étaient habitués à d’autres technologies, en proposant un fonctionnement pas à pas.
4. Qu’est-ce qui vous a amené à faire appel à UseConcept ?
Cela vient d’un constat assez grave qui est que jusque-là, nous n’avions pas beaucoup d’interfaces utilisateurs digitales. Nous proposions plutôt des interfaces mécaniques pour lesquelles nous avions la maitrise. Là, nous sommes arrivés sur un marché totalement nouveau pour nous, où personne n’a d’expérience sur des interfaces logicielles et par ailleurs, avec un produit très concurrentiel où il faut pouvoir proposer quelque chose qui a suffisamment de valeur pour justifier un investissement qui peut se chiffrer jusqu’à 150 000€. Il fallait donc arriver avec quelque chose de très solide, et, amener cette proposition de valeur tout seul, était complexe pour nous. Nous avons de ce fait, mené un démarchage et il est apparu que UseConcept nous a présenté un aperçu très détaillé de ce qu’il fallait faire, de la succession des actions à mener, et de ce qui était attendu à tel ou tel moment. Dès le début, nous avons eu un bon contact et vous étiez disponibles pour nous quand il le fallait.
5. Avant de démarrer la conception de l’interface, nous avons réalisé des études utilisateurs (des observations au bloc, des entretiens avec des chirurgiens, etc). Quel apport vous pensez que cette démarche a apporté ?
Comme souvent, notre milieu est un milieu d’expert. Il est donc vrai qu’aller à la rencontre des utilisateurs, découvrir l’environnement et s’imprégner des pratiques permet de prendre conscience des problèmes et de ce qu’il faut faire. On ne peut pas créer une nouvelle machine sans prendre en compte l’environnement. C’est donc une approche intéressante où on prend la donnée puis on la traite pour travailler plus efficacement. C’est vraiment une approche qu’on a aimé dès le début. Cela nous a permis de nous poser des nouvelles questions : pourquoi c’est fait comme ça ? qu’est-ce qui a amené les utilisateurs vers ce choix. Ainsi, cela nous a rassuré vis-à-vis de votre démarche, dans le sens où vous voulez vraiment connaitre le milieu avant de travailler. Et de notre côté, cela nous a donc permis de nous reposer pas mal de questions pour être surs d’avoir tout bien compris et de reclarifier pas mal d’éléments.
6. Après ces études utilisateurs, nous avons construits ensemble une maquette de la future interface du laser. Puis nous avons suffisamment dynamisé cette maquette pour la faire tester à un panel de chirurgiens. Qu’as tu retenu de cette expérience ?
Cela allait dans les habitudes de l’entreprise, car nous avons toujours travaillé sur la base d’un brouillon. On s’est rendu compte au bout de plusieurs années de travail, que même si le brouillon n’est pas idéal, il permet de discuter et de savoir ce qui va ou ne va pas, ce qu’il faut garder ou non, etc. Donc cette maquette nous a permis d’avoir un premier brouillon, d’avoir un support très visuel avec les utilisateurs, là où on discute avec des personnes qui n’ont pas forcément des capacités d’abstraction sur l’action qui se cache derrière certains boutons par exemple. Les fonctions que l’on imagine peuvent nous paraitre simple pour nous, car nous sommes directement à la base de la conception, mais pour un utilisateur, cela peut paraitre plus complexe à imaginer. La maquette apporte cette interactivité, et elle a également permis aux utilisateurs de prendre réellement conscience de ce que va être l’interface plus tard. Donc cette maquette a accéléré les discussions avec nos utilisateurs et en interne, la maquette a été un support visuel pour soutenir nos discutions et nos prises de décision. Ca a été un gros plus dans les propositions que vous nous avez faite, ça a été très bénéfique pour l’efficacité des actions menées.
Les tests utilisateurs nous ont permis d’obtenir des résultats rassurants d’une part pour les décideurs du projet chez nous sur la direction que prenait le projet. Et d’autre part, cela a permis aux utilisateurs de voir que nous prenions en compte leurs retours et que nous allions changer la façon dont les choses étaient faites.
Au niveau de ce que nous avons déduits des tests utilisateurs, l’ergonomie a été le premier niveau visible sur lequel nous avons travaillé. Puis très vite, au delà du graphisme et des interactions, ce que nous avons questionné c’est vraiment le fonctionnement même de l’interface et si elle répond bien aux besoins des différents utilisateurs. En effet, suivant le type de tissus ou de calculs que l’on va allé traiter, on a besoin d’utiliser différents fonctionnements. Il fallait que les fonctionnements que l’on propose s’adapte à toutes les situations et donc aux besoins de tous les chirurgiens. Les tests utilisateurs ont permit de nous rassurer aussi là dessus.
7. Aujourd’hui, comment se déroule la suite du projet ?
Aujourd’hui, la machine est marquée CE et est présente dans les hôpitaux. Nos spécialistes lasers sont présents dans les hôpitaux pour faire des essais et discuter avec les utilisateurs. D’une part, pour récolter un premier niveau d’avis, ce qui nous permettra de démarrer un nouveau développement d’une prochaine interface si jamais. Et d’autre part, cela permet d’accompagner le changement entre les machines anciennes qui avaient des fonctionnements un peu compliqué, vers cette machine nouvelle qui facilite le fonctionnement, mais fait perdre des habitudes. Les spécialistes lasers sont là pour faire cet accompagnement, ce qui fait qu’aujourd’hui les retours des utilisateurs sont ultra positifs. La technologie fonctionne extrêmement bien, on observe des temps d’opération deux fois inférieur à ce qu’on pouvait observer auparavant, on a une machine qui est peu bruyante, qu’on peut déplacer plus facilement entre les salles d’opération. Au niveau de l’interface, l’accompagnement qu’on propose en demandant à l’utilisateur de choisir Où est-ce que tu traites, qu’est-ce que tu traites et comment est-ce que tu traites, ce système de choix en trois clics c’est un rêve pour beaucoup d’utilisateurs parce que deux minutes après avoir allumé la machine ils sont prêts à commencer l’opération. Donc les retours sont hyper positifs.
8. Donc tu évoquais que vous avez déjà recueillis des éléments pour concevoir une prochaine version du dispositif à l’avenir ?
Il y a déjà eu une partie des évolutions que l’on voulait proposer qui avait été mises de côté pour des raisons de délais. On a toujours pour vocation de développer cette partie là. Et on a aussi des retours marché pour améliorer encore certains éléments. On ne veut pas non plus se relancer dans un grand processus de développement donc il n’y aura pas de changements majeurs de l’interface.
9. Pour finir, qu’est-ce que tu retiens de la collaboration avec UseConcept ?
Je dirai que d’un point de vu entreprise, le délai a été tenu, le coût a été tenu, le produit final convient à ce que demande le marché, donc on a déjà le triptyque coût, délais, qualité qui est coché et validé. Donc nous on est vraiment très très content de ce qui a été fait, on en attendait pas mieux. On a sauté dans l’inconnu et vous nous avez bien tenu la main, ça a été efficace. Et d’un point de personnel, moi j’ai adoré travaillé avec vous et je sais que pour mes collègues c’est pareil, on garde un excellent souvenir de toutes nos réunions parfois un peu tardives. Cette flexibilité la, nous on se l’impose et vous vous nous avez suivi, c’est super agréable.
Un grand merci à Luc Buffard, ingénieur mécanique chez Coloplast, pour s’être prêté à cette interview. Et un grand merci à toute l’équipe projet pour cette belle collaboration !